Partager la publication "Un café sans écran et sans WI-FI"
Les clients discutent, lisent les journaux et commandent des sandwichs et des expressos au comptoir de l’August First Bakery & Cafe à Burlington dans le Vermont aux USA, mais il y a comme quelque chose de différent. Où habituellement l’on peut apercevoir la lueur des écrans d’ordinateur et le bruit des touches sur les claviers, désormais les appareils digitaux sont bannis.
En effet, le café a décidé tout bonnement d’interdire les écrans et la connexion à internet !
Cependant, lorsque la propriétaire, Jodi Whalen, a ouvert pour la première fois il y a quatre ans, elle offrait initialement du WI-FI gratuit aux clients. Les étudiants se sont massés dans le café et ont commencé à pianoter sur leurs ordinateurs et à rester. Toute la journée.
« Nous avons vu beaucoup de clients rentrer, à la recherche d’une table, incapable d’en trouver une et partir » d’après Jodi Whalen. « C’était une perte d’argent pour nous ».
C’est pourquoi Jodi Whalen décida que dorénavant il n’y aurait plus d’écrans dans son établissement. Il s’agissait d’une transition progressive. Elle commença par ôter le WI-FI il y a deux ans. Puis le café a banni les écrans au déjeuner.
« De nombreuses personnes furent déçues », rapporta la propriétaire. « Mais nous avons en réalité vu nos ventes augmenter »
Bien-être du client ou démarche commerciale ?
On peut se poser la question si effectivement il s’agit d’une démarche qui met au centre le bien-être du client ou la recherche de l’accroissement du chiffre d’affaires généré par table.
Un article d’Annie Russel paru sur NTR.org relate quelques témoignages de clients :
« J’étais en train de travailler sur mon ordinateur portable lorsque je me suis rendu compte qu’un écriteau disait : “Laptop Free” », s’exclama Luna Colt, étudiante à l’Université du Vermont. Lors d’une récente visite, Colt s’étonna que le fait d’utiliser son ordinateur aille à l’encontre des règles de l’établissement. « Mon ami et moi avons commencé à discuter sur ce sujet, parce que nous utilisions tous les deux des écrans ». « Puis je me suis dit, devrais-je aller m’excuser ? »
Qu’est-ce qui est socialement acceptable quand il s’agit d’utiliser son ordinateur portable en public, de toute façon ? S’exclama l’étudiante Luna Colt par rapport à l’argent qu’elle dépensait. « Vous devez acheter quelque chose toutes les deux heures pour être ici et travailler toute la journée ». Aussi longtemps que nous sommes clients, selon Luna Colt, il n’y a rien de mal à travailler sur son ordinateur. C’est pourquoi elle venait au café au début.
« Si j’étais parti pour être là toute la journée, je serais probablement venue pour le petit-déjeuner. Puis quelques heures plus tard, j’aurais pris mon déjeuner ». « J’imagine que ça ne leur aurait vraiment pas faire perdre de l’argent ».
Pas tout à fait, d’après la propriétaire. C’est plus une question de tables disponibles que d’utilisateurs d’ordinateurs qui consomment. « Même s’ils pensent qu’ils sont de bons clients, car ils commandent un déjeuner, ils sont encore là pendant quatre heures ».
« Aller dans un endroit et voir des gens observer leurs écrans avec un regard vide, cela enlève tout aspect communautaire d’un tel lieu », s’exclama-t-elle.
Un autre étudiant (Stephen Gonzalez), au début réticent, a pris conscience grâce au règlement de l’établissement à quel point, il avait besoin de technologie. Récemment, il s’est assis à une table avec un carnet de notes ouvert. « Je pensais, puis-je vraiment travailler sans écrans ? » « Oui, je pense que je le peux ».
Tout est modération, cependant. Les utilisateurs de Smartphones ne seront pas chassés, du moins pour le moment.
Même si l’on constate plutôt que l’idée relève d’une démarche commerciale avec une communication mal maitrisée dans les mots de la gérante. En même temps, que l’on parle de son établissement en bien ou en mal, on en parle, c’est primordial. Et, bien entendu, le but pour un commerçant est d’augmenter son CA.
Comme dit Paul Olsen, un professeur en commerce au St. Michael’s College : « Les clients jugerons et déciderons avec leur porte-monnaie ».
Or, le concept a déjà trouvé des adeptes à en croire la propriétaire dans un article sur son blog ainsi qu’au commentaire d’un internaute :
“Merci. Votre décision n’est pas moins qu’héroïque. Lorsque vous construiser un bel espace communautaire, il est tellement dommage de le voir évoluer en cyber café, d’observer les couples assis l’un à côté de l’autre mais éloignés en même temps, perdu à travers les fantômes de Facebook. La Pop Culture nous a tous fait, chacun d’entre nous des pop stars et ce n’est pas si joli. En tant que propriétaire de librairie et de bar, je réalise que vous décision était basé sur l’espace pour vos tables, ventes et flux de clients, mais c’est courageux néanmoins, et la lueur en moi espère qu’il s’agisse un signe que les choses changent – une réaction contre la « iCulture » et un retour au moment présent.
Bonne chance,
David depuis son ordinateur dans son bar »
Voici un reportage de la chaîne locale WCAX 3 concernant la nouvelle politique du café :
WCAX.COM Local Vermont News, Weather and Sports-
Sources :
NPR – No laptops, No Wi-Fi : How one Cafe Fired Up Sales
Blog du café – August First Goes Laptop Free
Blog du café – Laptop Free !
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