Le concept est simple, nous proposons à l’un de nos amis de tester une journée de déconnexion totale : aucun écran, aucune connexion à internet que ce soit.

Pour nous faire part de ses impressions, de son ressenti, de ses anecdotes, ses outils sont : un appareil photo jetable (oui, ça existe encore !), un bloc note et un crayon.

Aujourd’hui notre cobaye s’appelle Chloé. Elle a testé pour nous une journée en terre inconnue !

Profil de Chloé :

Je suis chargée de communication, donc autant dire que les appareils connectés sont mon quotidien. Entre le travail et les projets associatifs, je ne les quitte que très peu.

J’ai bien évidemment la mauvaise habitude d’avoir toujours mon téléphone à portée de main, que ce soit au travail, à la maison, dans la rue… Je m’en sers pour tout ce qui est perso mais aussi pour garder un œil sur les activités de l’association dont je suis bénévole. Les mails, les réseaux sociaux, les textos avec les autres bénévoles… ça ne s’arrête jamais. Des fois j’y pense quand je dors… « Ah j’ai oublié de faire ça. » ou « Tiens et si on essayait de mettre ça en place » etc.

À la maison on cumule aussi les objets connectés. Deux Smartphones, deux ordinateurs, une tablette et même une « smartwatch » récemment arrivée…

Même si depuis que l’on a déménagé, la fibre ne fait plus partie de notre quotidien (ô rage, ô désespoir…) et nous avons remplacé une partie de notre temps connecté en temps jardiné. Mais autant avouer que je ne cherche pas à fuir les écrans, ce sont plutôt de bons copains, des compagnons d’aventure même !

C’est donc avec appréhension, mais avec curiosité que j’acceptais de relever le défi de « Detox Digitale ».

Son récit :

Je me suis donc dit, si je veux tenter l’expérience, autant le faire un jour hors de la maison, loin de la tentation. Vendredi soir, après être arrivée en Dordogne, je coupais donc mon téléphone à 20h02 devant témoins et je l’échangeais contre un appareil photo jetable.

Les premières minutes se passent plutôt sans encombre, pas besoin de Ventoline pour m’en remettre ou de médicaments pour couper mon anxiété. Au contraire, je joue les blasées devant les copains qui prennent un malin plaisir à me narguer avec leurs smartphones. Les « non ne regarde pas son écran tu n’as pas le droit ! » fusent, mais c’est supportable. Et puis au final, j’oublie.

Au bout de quelques heures, les mauvaises habitudes reprennent le dessus. Je pose machinalement la main sur la poche de mon jean pour vérifier que mon portable est là. Et je m’étonne de sentir la forme de l’appareil photo jetable à la place de mon Samsung… Et ce, plusieurs fois dans la soirée. Intérieurement je me marre, pensant « Ok, j’ai des TOCs. ». Mais je ne me sens pas si frustrée que ça de ne pas avoir mon téléphone. Je suis avec les copains, la soirée est sympa, pas besoin du smartphone pour capturer les instants marrants, le jetable suffit très bien (enfin on verra le résultat).

Le manque se fait surtout sentir le lendemain matin. Que faire pendant que les autres dorment, que votre copain est déjà dans la douche et qu’on n’a pas son téléphone pour faire un tour sur Facebook, une partie de Card Wars ou regarder des vidéos sur YouTube ? Que faire ??? Et je n’ai pas pris de livre ! Au secours ! C’est là où je me suis dit que les habitudes se sont vraiment installées et que quand on ne peut pas les assouvir : bah c’est très frustrant !

Le reste de la journée se passe relativement sans panique. Le fait de n’avoir pas de téléphone devient en soi une nouvelle habitude. La journée est assez remplie et loin du quotidien pour avoir besoin de sortir le téléphone et communiquer en dehors des amis présents. L’appareil photo jetable remplace celui du téléphone pour sauvegarder les beaux moments. Plusieurs interventions me rappellent tout de même que je n’ai pas mon précieux téléphone sur moi et qu’il est un peu le prolongement de mon bras et de mon cerveau. Besoin du GPS pour se déplacer, question sur un ingrédient inconnu pendant le repas qu’on ne peut pas chercher sur Google, montrer les photos d’une soirée… Mais j’arrive à vivre avec.

Avec du recul, ce n’est pas tant se couper des écrans qui est frustrant, mais c’est surtout d’en être privée quand les autres ne le sont pas. Et qu’ils en jouent, les affreux ! Ça me rappelle trop souvent que moi je n’ai pas de téléphone aujourd’hui et que je dois me cacher les yeux le temps qu’ils se montrent des trucs les uns aux autres… Mais bon, je les aime bien quand même.

Au final, les 24h se passent sans trop de stress, c’est même une journée super reposante, loin du quotidien et j’arrive presque à ne pas penser à ce que j’ai oublié de faire avant de partir. Presque.

Mais je préfère penser que c’est dû à mon implication dans l’association plutôt qu’à une véritable addiction sous-jacente à la technologie. Enfin j’espère, au final je ne sais même pas si c’est mieux ah ah !

Et je suis tellement fatiguée du trajet retour que j’en oublie presque que ma sentence est levée et que ça fait même 24 heures et 12 minutes que je n’ai pas allumé mon téléphone ou mon ordinateur. Je m’exécute donc, histoire de rétablir un équilibre dans ma vie. Et la première chose que je fais (et sur laquelle je devrais méditer…) c’est me connecter sur Facebook pour dire «Detox digitale pendant 24 heures et 12 minutes. J’ai survécu. À votre tour ! ».

Vous vous reconnaissez dans le récit de Chloé ? N’hésitez pas à tester aussi votre « dépendance » !

Merci encore à elle et rendez-vous au prochain épisode !